Extra-polisant

Le premier jour de la fin du monde

Jeudi 12 août 2010 à 0:47


 On s'attache parfois vite aux autres, ces Grands Autres tant nommés, sans raison particulière. Pour une aura dégagée, pour un sourire bien placé, pour un intérêt suscité. Parfois par peur d'être seul. Souvent par refus de créer des élites.

 

Alors on se crée une smala nouvelle, peu intéressante mais vivante, bruyante et, oh, comme ils sont nombreux. Loin de s'en gêner, ne tire-t-on pas de cette sphère une certaine satisfaction ? N'est-ce pas là la preuve indéniable que l'on plait, que l'on entretient les rires, les bonnes humeurs et les tons mélodieux ? La masse sociale, presque aussi influente que l'argent. Un réseau vaut une liasse, n'est-ce pas ?

 

Puis la sphère se rétracte. Un peu. Quand les temps vont mal pour tout le monde, que les besoins sont présents chez chacun 

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(car ce n'est que le début de la fin du monde). Alors on fait, tous, un pas en arrière. Et ceux restés en place ont créé, malgré eux, une élite singulière. C'est une règle vieille comme le monde, l'on n'apprend ici rien de nouveau.

 

Laissons à la sphère toutes ses largeurs. Revenons sur les relations spontanées, celles que l'on enserre bien fort, dans un garrot mortel, pour ne pas rester seul. Celles-là sont plus mortelles que vos étreintes désespérées. Elles détiennent les rênes, comprenez-vous ? Elles tirent sur vos brides et vous vont pleurer et rire et sauter selon leur gré. Elles vous créent une accoutumance.

 

Les êtres humains, plus nécessaires que la cigarette.

 

Alors ils parlent. Ils parlent, ils parlent. Et ils vous disent que vous leur manquez. Et vous répondez, aussi, avec ce même ton implorant, qu'ils vous manquent atrocement, que le temps s'étire et refuse d'être digéré. Et cela dure des heures.

 

Enfin, le bruit des mots retombe, comme les poussières d'une ruine. Que reste-t-il ? Une seule phrase, répétée mille et une fois : « nous nous manquons ». Et le dialogue s'arrête là. Il refuse de déplacer ses possibilités, braqué – le têtu – dans une idée immobile. Les voyageurs immobiles n'existent pas, tout le monde sait cela.

 

Si le Soi et les Autres se figent sur une idée, c'est parce qu'il n'y a rien à construire autour.

 

Rien à dire. Comprenez-vous la différence ?

 

Il faut plus d'une idée pour tenir des illusions.

 

Et il faut être rêveur pour le comprendre.

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