Extra-polisant

Le premier jour de la fin du monde

Vendredi 16 juillet 2010 à 15:05

 Parfois, nous nous figeons.


On ne saurait dire pourquoi mais le mouvement s'arrête, net, comme un animal à l'affût. Comme un instinct. On se fige pour contempler. On gèle dans la réflexion. L'on se camisole dans l'incompréhension.

Pour avancer, il faut pouvoir s'arrêter.

Et si les choses se fixaient avec nous, que se passerait-il ? Si, au lieu de glisser sur la loi de l'infini, le temps et ses pages se mettaient à notre hauteur ?

Il n'y aurait rien de plus terrifiant, n'est-ce pas ?

 

Envisagez ceci : nous cessons de courir pour comprendre la vitesse. Pour la ressentir physiquement. Si vous vous élancez à pleines jambes, sans but autre que de concurrencer le vent, vous vous contenterez de voir. Le paysage qui devient lignes de couleur et les contours qui changent de taille. Si vous stoppez, d'un coup sec, alors vous sentirez. Et vous tomberez en avant et vos écorchures vous diront « Tu vois ? Tu dépassais les limites. »

 

A se hâter au départ, il faut patienter pour en finir.

 

Moi je me fige aussi. Sur les photos. Sur les carrés de souvenir aux sourires nécessaires.

 

Alors je ne bouge pas mais le temps, autour du papier, passe et oublie de se retourner.

 

Et, Dieu, comme il passe vite.

 
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[Source image : Deviantart/zukue]

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